La Calligraphie Latine
La calligraphie est, étymologiquement, la belle écriture, l’art de bien former les caractères d’écriture manuscrite. Ce mot provient des radicaux grecs κάλλος (kállos, « beau ») et γραφεĩν (grapheîn, « écrire »). La calligraphie latine est associée à l’histoire de l’écriture en Europe avant et après l’utilisation de l’imprimerie et sur la base de l’alphabet latin des Romains.
Ce post est en cours de mise à jour – 2019
Ici, je survol rapidement les différent type de calligraphie latine et leur famille. Vous trouverez des liens vers les pages dédiées à chaque graphie tout au long de ce post. Vous y trouverez beaucoup plus d’informations techniques ou historiques et aussi des démonstrations avec la possibilité de faire des exercices d’écriture. Exercices que vous pouvez m’envoyer afin que nous en discutions.
Présentation
Les manuscrits (pratique de la copie manuelle d’un livre) ont poussé à pratiquer l’écriture comme un art en y associant souvent l’enluminure ou l’illustration. Elle a connu une évolution constante. Petit à petit sont nées de nouvelles lettres (le V et le J), les espaces entre les mots, la ponctuation et l’emploi des majuscules et de titrages à partir des lettres décorées.
La pratique de la calligraphie latine est traditionnellement associée à la copie de manuscrits par les moines chrétiens. Pour eux, il s’agissait de beaucoup plus qu’un travail : c’était une forme de prière, qui était à la fois une louange et une ascèse. La calligraphie, qui nécessite — ne serait-ce que techniquement — une grande concentration, une sûreté des gestes acquise par une longue pratique, donc une hygiène de vie pouvant effectivement aller jusqu’à l’ascétisme, en dehors même de toute considération spirituelle, mais souvent associée de fait, était jusqu’à la fin du Moyen Âge une activité de religieux, comme les calligraphies non-occidentales.
Elle a évolué au gré des influences culturelles (la chancelière et la Renaissance), politiques (Charlemagne et sa caroline) et commerciales (la bâtarde flamande) et des innovations techniques (l’anglaise). Selon le support utilisé (cire, papyrus, parchemin et feuille), elle se pratique avec un style, un calame, une plume (plume d’oiseau, puis plume métallique), le pinceau plat ou pointu. L’écriture monumentale gravée sur la pierre, quelles que soient ses qualités esthétiques, ne peut être tout à fait assimilée à la calligraphie, dans l’impossibilité technique de pratiquer spontanément un « geste » calligraphique, mais elle n’en traduit pas moins une écriture préalablement dessinée.
Les écritures
L’alphabet latin des débuts a donné naissance à une multitude de variantes regroupées en familles (dont des branches mortes) :
Les écritures Romaines :
La Capitale Monumentale, la Capitale Romaine Fine, la Cursive Romaine, la Rustica, la Quadrata, l’Onciale, la Semi-Onciale
Les écritures Insulaires (celtique) :
La Semi-Onciale Irlandaise, la Minuscule Insulaire, L’Onciale Artificielle,
L’écriture Mérovingienne, Caroline puis Gothique Primitive
Les écritures Gothiques :
La Textura du XIVe et du XVe, les Capitales Lombardes, la Bâtarde Anglaise et la Bâtarde Flamande, la Fraktur, la Schwabacher, la Rotunda, la Cursive Gothique
Les écritures Humanistiques :
Les Capitales, l’Humanistique, la Chancelière (Cancellaresca, ou écriture de chancellerie, également appelée pour l’imprimerie « italique »)
Les écritures Françaises classiques :
La Flamande, la Ronde, Bâtarde, Coulée, en usage jusqu’au XXe siècle et souvent abusivement confondues avec l’anglaise.
On distingue 5 types de ronde qui ont chacune leur spécificités propres :
La grosse ronde – La moyenne ronde – La petite ronde – La financière et la grosse du procureur – La minute.
On distingue 5 types de bâtarde qui ont chacune leur spécificités propres :
La grosse bâtarde ou titulaire – La moyenne – La posée et ordinaire – La bâtarde coulée – La bâtarde de petit module.
On distingue 5 types de coulée qui ont chacune leur spécificités propres :
La grosse coulée – La moyenne coulée – La petite coulée – La coulée financière – La minute dont la minute posée.
Les titres eux, sont souvent calligraphiés à l’aide de l’Alphabet Brisé.
Les écritures Anglaises :
Ou nommée Copperplate en anglais
La Gestuelle (calligraphie actuelle pratiquée avec des pinceaux, divers types de plumes, des outils détournés comme le tire-ligne, le folded-pen…). Le terme ne doit pas faire oublier que toute calligraphie est gestuelle.
L’arrivée de l’imprimerie et de la presse de Gutenberg signifie la fin des manuscrits dans les livres. À cette époque, la calligraphie latine influence tour à tour les premiers caractères en plomb (la première bible de Gutenberg, en gothique textura ; les bâtardes gravées de Geoffroy Tory), puis subit à son tour son influence (anglaise ou copperplate en anglais, qui signifie « plaque de cuivre [gravée] »). Elle a cependant continué d’être enseignée à l’école jusqu’au milieu du XXe siècle avec l’écriture à la plume fine, ses pleins et ses déliés, sur la base d’une ronde ou d’une anglaise simplifiée.
La calligraphie a été pratiquée en permanence jusqu’à l’apparition de la mécanographie : tous les actes publics et privés, les édits royaux, les traités, étaient écrits à la main. Chaque souverain se devait de nommer un ou plusieurs maîtres écrivains, une belle calligraphie étant au même titre que d’autres arts une manifestation de prestige.
L’enseignement de l’écriture réduit au minimum, puis le traitement de texte l’ont fait disparaître de la vie courante, mais elle reste le lieu d’une recherche graphique plus qu’active aujourd’hui, avec l’apparition de nouveaux styles, comme la « gestuelle » (terme équivoque, toute calligraphie étant par essence gestuelle), l’utilisation d’outils fabriqués (foldedpen) et l’utilisation de techniques mixtes. Notons que si elle est détrônée par la typographie, grande pourvoyeuse de nouvelles polices d’écriture, elle sert souvent d’inspiration à celle-ci, puisqu’on trouve nombre de polices imitant la calligraphie manuelle.
De nos jours, la calligraphie latine est présente partout autour de nous, dans la publicité, les logotypes, les étiquettes de produits, les enveloppes (art postal), mais aussi sur les murs (graffiti). La calligraphie présente de plus un retour en force dans les arts au travers de nombreux stages organisés de manière locale ou nationale, mais aussi par un nombre croissant d’expositions. La calligraphie contemporaine s’appuie d’ailleurs sur bon nombre de techniques externes tels que la Mise en page, la théorie des couleurs, allant parfois jusqu’à l’abstraction de la lettre ou son intégration à des fins purement visuelles et non signifiantes comme dans le cas d’auteurs tels que Denise Lach.
Une des dernières pistes de recherche actuelles de la calligraphie s’exprime à travers le “lightgraff”, ou “light painting” ou calligraphie lumineuse.
Source texte : wikipedia
Source Photo : Philippe Muller – Studio daVinci Dijon
Forum associé : LA CALLIGRAPHIE LATINE
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